Articulations de la paroi thoracique


Bien que les mouvements de la paroi thoracique soient fréquents, notamment ceux qui sont associés à la respiration, l'ampleur des mouvements de chacune des articulations en particulier est réduite. Malgré cela, toute perturbation qui diminue la mobilité de ces articulations se répercute sur la respiration. Pendant la respiration profonde (forcée), les déplacements de la cage thoracique vers l'avant, le haut et latéralement sont considérables. L'extension de la colonne vertébrale contribue à accroître encore davantage le diamètre antéro-postérieur (AP) du thorax. Les articulations de la paroi thoracique assurent la connexion entre :

  • Les vertèbres (articulations intervertébrales).
  • Les côtes et les vertèbres (articulations costo-vertébrales [des têtes costales] et costo-transversaires).
  • Les côtes et les cartilages costaux (articulations costo-chondrales).
  • Les cartilages costaux (articulations interchondrales).
  • Le sternum et les cartilages costaux (articulations sterno-costales).
  • Le sternum et les clavicules (articulations sterno-claviculaires).
  • Les parties du sternum (articulations manubrio-sternale et xipho-sternale) chez les sujets jeunes - chez les personnes âgées, une fusion se produit généralement au niveau manubrio-sternal et parfois au niveau xipho-sternal.

Les articulations intervertébrales réunissant les corps des vertèbres adjacentes sont constituées par les disques intervertébraux et les ligaments longitudinaux. Elles seront décrites avec l'anatomie du dos. Les articulations manubrio- et xipho-sternales ont été décrites précédemment, avec le sternum.

Articulations costo-vertébrales

Chacune des côtes typiques est connectée à la colonne vertébrale par deux articulations : l'articulation de la tête costale et l'articulation costo-transversaire.

Articulations des têtes costales

La tête de chaque côte typique s'articule avec les demi-facettes ou facettes costales de deux vertèbres adjacentes ainsi qu'avec le disque IV interposé. Chaque tête costale s'articule avec la partie supérieure de la vertèbre correspondante (de même numéro d'ordre que la côte), la partie inférieure de la vertèbre sus-jacente et le disque intervertébral adjacent unissant ces deux vertèbres. Par exemple, la tête de la 6e côte s'articule avec la partie supérieure du corps de la vertèbre T6, la partie inférieure du corps de T5 et le disque IV T5-T6. La crête de la tête est unie au disque IV par un ligament intra-articulaire qui divise la cavité articulaire en deux cavités synoviales. Il existe quelques exceptions à cette disposition en ce qui concerne la tête de la lre côte, parfois celle de la 10e et habituellement celles des 1 Ie et 12e côtes ; celles-ci s'articulent seulement avec leur propre corps vertébral (les corps de même numéro que la côte) ; dans ces derniers cas, bien entendu, il n'y a pas de ligament intra-articulaire et la cavité articulaire n'est donc pas divisée.

Une capsule articulaire entoure chaque articulation et relie la tête costale au pourtour de la cavité articulaire qui la reçoit. Cette capsule est plus puissante antérieurement où elle est renforcée par le ligament radié sterno-costal dont les faisceaux s'irradient en éventail du bord antérieur de la tête costale jusqu'aux faces latérales des corps des deux vertèbres et du disque interposé. Les têtes costales sont unies tellement fermement aux corps vertébraux que seuls quelques légers mouvements de glissement se produisent entre les (demi-) facettes de ces articulations (elles pivotent autour du ligament intra-articulaire). Il convient cependant de remarquer que tout déplacement, même minime, de la tête costale engendre un déplacement beaucoup plus étendu de l'extrémité distale (sternale ou antérieure) de la côte.

Articulations costo-transversaires

Le tubercule d'une côte typique s'articule avec la facette articulaire transversale présente sur la face antérieure du processus transverse de la vertèbre qui lui correspond (de même numéro d'ordre). Ces petites articulations synoviales sont entourées d'une capsule articulaire mince, fixée sur le bord des surfaces en présence. Un ligament costo-transversaire reliant le col de la côte au processus transverse et un ligament costo-transversaire latéral unissant le tubercule costal au sommet du processus transverse renforcent respectivement les faces antérieure et postérieure de l'articulation. Sous forme d'une large bande fibreuse, un ligament costo-transversaire supérieur (interosseux) unit la crête du col de la côte au processus transverse de la vertèbre sus-jacente. Un orifice subsiste entre ce ligament et la vertèbre ; il livre passage au nerf spinal et à la branche dorsale de l'artère intercostale. Le ligament costo-transversaire supérieur peut être subdivisé en deux parties : un épais ligament costo-transversaire antérieur et un ligament costo-transversaire postérieur plus ténu. Les puissants ligaments costo-transversaires qui renforcent ces articulations réduisent leur mobilité à de petits mouvements de glissement. Cependant, les facettes articulaires présentes sur les tubercules des six premières côtes sont convexes et s'adaptent à des surfaces concaves sur les processus transverses. Par conséquent, la rotation se produit autour d'un axe presque transversal qui traverse le ligament intra-articulaire, la tête et le col de la côte. Il en résulte des mouvements d'élévation et d'abaissement des extrémités distales (sternales) des côtes (et du sternum auquel elles se fixent) dans le plan sagittal (mouvement du levier de pompe). De la 7e à la 10e côte, les surfaces planes des tubercules costaux et des processus transverses correspondants permettent des mouvements de glissement et de rotation axiale qui concourent à soulever ou abaisser la portion la plus latérale de ces côtes dans le plan transversal (mouvement de l'anse du seau).

Les côtes flottantes (1 les et 12es) sont dépourvues d'articulations costo-transversaires et leurs mouvements sont donc encore plus libres.

Articulations costo-chondrales

Les côtes et les cartilages costaux sont unis par du cartilage hyalin ; ce sont donc des articulations cartilagineuses. L'extrémité sternale de chaque côte est occupée par une dépression dans laquelle vient se loger le cartilage costal. Côte et cartilage sont fermement réunis grâce à l'existence d'une parfaite continuité entre le périoste de la côte et le périchondre du cartilage. Normalement, aucun mouvement ne se produit au niveau de ces articulations.

Articulations interchondrales

De petites articulations synoviales planes unissent les bords adjacents des cartilages costaux 6 et 7, 7 et 8, 8 et 9. En général, chacune de ces articulations possède une cavité synoviale et est entourée d'une capsule articulaire. Les articulations interchondrales sont renforcées par des ligaments interchondraux. Les 9e et 10e cartilages costaux sont pour leur part unis par une articulation fibreuse (syndesmose).

Articulations sterno-costales

Par l'intermédiaire de leurs cartilages costaux respectifs, les côtes 1 à 7 s'articulent comme suit avec le bord latéral du sternum :

  • La première paire de cartilages costaux s'articule avec le seul manubrium.
  • La deuxième paire de cartilages s'articule avec le manubrium et le corps du sternum (c'est-à-dire avec les constituants de l'articulation manubrio-sternale).
  • De la 3e à la 6e paire, les cartilages costaux s'articulent avec le corps du sternum.
  • La 7e paire de cartilages s'articule avec le corps du sternum et le processus xiphoïde (c'est-à-dire avec les constituants de l'articulation xipho-sternale).

La lre paire de cartilages costaux s'articule avec le manubrium par l'intermédiaire d'une couche dense, mince et très adhérente de Fibrocartilage interposée entre le cartilage et le manubrium, c'est la synchondrose de la 1e côte (Williams et al, 1995). De la 2e à la 7e paire, les cartilages costaux s'unissent au sternum par des articulations synoviales qui se mobilisent pendant la respiration ; leurs surfaces articulaires de même que celles du sternum sont tapissées de Fibrocartilage. Leurs capsules articulaires assez minces sont renforcées (épaissies) en avant et en arrière par les ligaments sterno-costaux radiés. Ceux-ci se prolongent sur les faces antérieure et postérieure du sternum par des expansions membraneuses larges et minces qui tapissent ces deux faces d'un revêtement feutré continu.